Genèse d'une religion
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- Version n° 9 du 04-10-2024
La raison cherche à comprendre la réalité, que ce soit par la philosophie ou la science, à partir de l'analyse des phénomènes.
La première va identifier toute une série de questions existentielles et élaborer des réponses plausibles, en particulier en regard des connaissances de la deuxième et de la logique.
La théologie se préoccupe de celles qui concernent la divinité. Les nombreuses solutions proposées sont souvent (toujours ?) du type indécidable (indémontrable et irréfutable).
Une religion va sélectionner parmi elles un jeu cohérent de propositions dont elle va penser et affirmer qu'elles sont la vérité : ses dogmes.
Toute question dont la réponse est univoque n'a aucune raison d'y figurer. Toute affirmation du dogme est du type indécidable Une déclaration qui est indémontrable et irréfutable est dite indécidable. sinon elle enfonce une porte ouverte !
Cette religion en déduira un jeu de pratiques à observer pour satisfaire la divinité.
Une difficulté surgit lorsqu'une d'elles trouve une explication qui infirme une croyance (par ex. : la Terre, centre de l'Univers confronté à sa position de simple satellite du Soleil ou la vision d'un monde statique immuable face à la théorie de l'évolution) : il faut négocier le virage en bousculant la confortable tradition !
Elargir le temps et l'espace
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- Version n° 6 du 07-10-2024
- Il ne faut pas négliger ce que le passé nous lègue, mais il ne faut pas s'y cloitrer en se limitant à ce que les autorités religieuses ont pu formuler : l'essentiel a été révélé par Jésus, mais il y a encore de quoi faire pour découvrir des facettes de Dieu et l'exprimer avec les mots d'aujourd'hui. Comment St-Paul écrirait-il maintenant au sujet d'Adam et de l'apparition de la mort ?
- Bien souvent, les références du magistère ne sortent pas du cadre de la Bible, mais l'aventure de la création a commencé bien avant : par rapport à l'âge du Big Bang, 2000 ans d'histoire sont équivalents aux 2 derniers millimètres d'une distance de 13,8 km … Il y a 200 000 ans que le Sapiens se pose des questions sans réponse évidentes.
Les autorités de l'église ne semblent pas, non plus, beaucoup se projeter dans un avenir lointain (dans 10 000 ou 1 000 000 années) pour essayer de discerner ce qui dans l'expression actuelle de la Foi risque d'être sinon faux (pourquoi pas ?) du moins mal audible (éventuellement par suite de la traduction de l'araméen en grec puis en latin avant d'atterrir en vieux français). - L'exégèse de la Bible a une limite : c'est une analyse dans le rétroviseur à partir d'une base d'expérience relativement courte (quelques milliers d'années) et n'est pas assez tournée vers l'avenir. Il faut partir de ce fondement pour tenter de deviner comment notre compréhension de Dieu et de ce qu'Il attend de nous, s'épanouit aujourd'hui : il faut laisser de la place à l'imagination (pas la divagation !).
Exactitude des Evangiles …
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- Version n° 8 du 07-10-2024
C'est à partir de notre propre histoire que l'on imagine ce qui se trouve au-delà des mots d'un texte : on les comprend à sa façon.
Les évangiles ont été rédigés, quelques dizaines d'années après les faits (avez-vous une idée bien assurée de ce que vous faisiez il y a 50 ans ?). Leur expression est compliquée par un discours prononcé en araméen, écrit en grec, puis traduit en latin, enfin lu en français, suivi des ajouts de la tradition orale avec ses déformations et des erreurs ou enjolivures des copistes successifs … joyeux problème de communication ! On arrive à des interprétations plausibles qui n'empêchent pas la prudence quant à leur vérité absolue.
Il existe une série d'autres évangiles qui racontent la vie de Jésus, mais qui présentent des différences significatives dans les faits rapportés. C'est devant cette prolifération que l'église a décidé de faire un tri en classant apocryphes (Jacques, Barnabé, … ) en particulier ceux qui semblaient avoir ajouté du merveilleux à la réalité. Elle a déclaré “authentiques” les quatre qui étaient les plus usités, mais cela ne garantit pas qu'ils ne contiennent pas aussi quelques erreurs et ajouts créatifs. Comme l'Ancien Testament, mais avec moins d'incertitudes, on ne peut les prendre pour historiques à cent pour cent … ce n'est d'ailleurs pas leur objectif.
Je pense que Jean est le plus proche de ce Jésus a voulu faire comprendre, mais qu'il l'a traduit avec ses phrases et ses mots, même quand il les Lui a attribués. Matthieu, pour convaincre des juifs, a souligné les concordances avec l'Ancien Testament, mais faut-il toujours le croire ? Marc, compte tenu du tempérament de Pierre, ne doit pas avoir inventé grand-chose : il est très factuel. Luc précise qu'il a compilé ce qu'on lui a dit.
Même dans ces textes, on ne peut plus considérer qu'ils sont "paroles d'Evangile" : leurs auteurs ont gardé leur liberté … de se tromper sur des points le plus souvent mineurs : il faut en retirer la substantifique moelle.
Démons …
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- Version n° 7 du 08-10-2024
"Les anges ont une connaissance immédiate et évidente de Dieu"… et Satan l'a rejeté ? Comment comprendre que Lucifer ait pu connaître Dieu et décider de renoncer à son Amour … cela dépasse notre entendement ! Faudrait-il craindre d'être déçu lorsque nous arriverons en présence de Dieu ?
Dans les Evangiles, Jésus, à de nombreuses reprises, chasse des démons possédant des malheureux. De nos jours, on n'en entend plus guère parler : que sont-ils devenus, sous quelle forme faut-il les imaginer ?
De nos jours, il y a encore des exorcismes, mais rarement. Il y avait probablement des dérèglements psychosomatiques attribués à des démons.
Cette rébellion me paraît autrement plus importante que la gourmandise d'Adam, premier homme à la conscience probablement bien limitée … mais c'est un autre sujet d'interrogation !
Cohérence des dogmes …
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- Version n° 3 du 22-03-2024
Cela ne fait pas 2000 ans que l'homme fait de la théologie, s'interroge et répond comme il peut : cela fait plusieurs millions d'années ! Il a souvent mal compris, y compris dans l'Ancien Testament et probablement partiellement dans le Nouveau Testament, mais pourquoi la tradition catholique serait-elle infaillible : ses concepteurs n'ont-ils pas eu la liberté de se tromper ?
Il est des questions dont la raison admet qu'elle ne peut recevoir de réponse sans qu'elle soit heurtée (la création est le fait de Dieu, mais d'où vient-Il ? ou le libre-arbitre ou l'immortalité de l'âme), d'autres méritent d'être argumentées même si c'est d'avouer que l'on n'en sait rien et que l'on est alors, jusqu'à preuve du contraire, dans la partie volonté de la Foi.
Pour la cohérence, je demande que l'on explique comment la théologie concilie le péché originel, source de la concupiscence-tentation, et la liberté de Marie (je ne doute pas de cette dernière puisqu'elle est une conséquence de l'Amour), mais l'autre versant … Jésus l'a-t-il évoqué ?
Des adultes ne doivent pas hésiter à s'aventurer aux franges de la connaissance, là où l'on frôle l'inconnu, le nouveau, … (la périphérie ?) : il ne se comporte pas en naïf enfant.