Doctrine
Enseignement
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- Version n° 5 du 22-03-2024
Suis-je dans l'erreur en disant que les encycliques des papes ou le Catéchisme de l'Eglise catholique sont l'expression de la pensée de leurs auteurs, sans doute inspirés par l'Esprit Saint, mais ils ne sont pas forcément exempts d'erreurs, d'approximations ou de mal dits.
J'en veux pour preuve les petites divergences entre les souvenirs des évangélistes ou les attitudes de papes face à la démocratie ou celles de St-Bernard de Clairvaux expliquant pourquoi il est licite de tuer des "déicides" ou la récente modification de quelques mots du Notre Père qui changent cependant profondément le sens de la phrase ou la mise au placard du catéchisme de mon enfance ou …
Avant eux, dans l'Ancien Testament, il a été prêté à Dieu des injonctions difficiles à admettre aujourd'hui (massacre de population, partage des filles vierges entre les guerriers vainqueurs, … ) bien que ceux qui les ont émises étaient très probablement de bonne foi et convaincus d'être dans la vérité.
Le Credo n'aurait-il pas aussi besoin d'une expression légèrement remaniée : Dieu y est présenté "tout-puissant", mais le mot Amour n'y figure pas …
A ce sujet, un extrait du testament du pape Benoit XVI : "la foi a appris, dans le dialogue avec les sciences naturelles, la limite de la portée de ses affirmations et ainsi à mieux comprendre ce qu'elle est."
Incompréhensible …
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- Version n° 7 du 11-08-2024
Les mystères de la connaissance de Dieu et de la liberté, conséquence de l'Amour.
Ici-bas, les limites de notre intelligence nous interdisent de percevoir pleinement Dieu. De ce point de vue, on peut le dire "caché" (personnellement, je n'aime pas trop ce mot qui, au moins pour moi, à une connotation de dissimulation volontaire peu sympathique : je préfère "voilé").
La double nature de Jésus en une seule personne dépasse notre entendement : la gratifier du mot hypostatique permet de dénommer le problème, mais ne donne pas de solution. En outre, au nom de son Amour qui respecte notre liberté, Dieu doit nous laisser la possibilité de douter. Considérer Jésus comme un prophète, mais pas Dieu, c'est ce que pense Mahomet et il aurait pu en être de même pour les juifs sans le reconnaître comme Messie (Christ) … son message était trop révolutionnaire.
La Trinité reste un mystère que l'homme n'éclaire que bien faiblement hors de la foi … L'analogie avec la famille est ce qui lui ressemble le plus.
Au risque de choquer, je pense que le mal généré par les hommes (guerres, meurtres, … ) est inévitable si l'on croit que Dieu n'est émetteur que d'Amour pour l'homme : il n'y a pas d'amour sans respect de la liberté de l'autre ; il n'y a pas de liberté sans possibilité de choix ; si Dieu nous invite à l'Amour, il ne peut ni ne veut nous l'imposer, nous devons donc avoir la possibilité de choisir l'inverse, c'est-à-dire la haine, le mal.
L'Amour vaincra, mais en attendant …
Péché originel
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- Version n° 8 du 13-10-2024
- Les bases
La force d'un raisonnement est subordonnée à celle de ses bases (axiomes, postulats, principes, … ).
Sur la base des connaissances et croyances de son époque,St Paul écrit que, par suite du péché du premier homme, la mort est arrivée. St Augustin dénomme cette affirmation "péché originel" qui se transmet à tout homme dès sa naissance.
La Tradition prétend que le péché originel a affaibli les capacités humaines : faut-il comprendre que l'hypothétique Adam était pleinement conscient, mais plus ses successeurs ?
Le péché originel a certes affaibli les capacités humaines (dérèglement de l’harmonie corps & âme = concupiscence) mais sans les corrompre.
- Les développements
La notion d'un premier homme doué d'une conscience capable de discerner un refus de Dieu est, dans l'état actuel de nos connaissances, fort improbable compte tenu de la manière dont l'évolution a transformé l'énergie initiale en structures de matière de plus en plus complexe pour y voir progressivement surgir la sensibilité au sein des animaux.
L'évolution de la vie ayant conduit des premières cellules aux premiers homos ne mène pas, d'une manière évidente, à l'apparition soudaine d'une conscience réflexive capable de différentier le bien et le mal au point d'être capable de rejeter l'Amour. Les homos sont issus de l'évolution de primates dont le chimpanzé ou le bonobo sont aussi des descendants … auquel d'entre eux faut-il attribuer cette capacité soudaine : australopithèque, habilis, ergaster, erectus, Néandertal, sapiens ?
La mort n'est pas apparue avec le premier homo conscient, mais dès la première cellule quelques milliards d'années plus tôt.
Les premiers proto-humain se sont comportés comme les animaux d'alors luttant pour survivre : ont-ils plus que d'autres espèces eut tendance à tuer leurs congénères pour limiter la concurrence … ou l'exacerber ?
Je pense que la conscience n'est apparue que progressivement et par instant fugace avant de s'implanter durablement petit à petit sans qu'il y ait eu à proprement parler de premier homme au sens de la Bible. La réalité, telle que connue aujourd'hui, est à la fois plus merveilleuse et plus complexe que ce que les auteurs de la Genèse ont imaginé.
On peut ajouter que l'étude de l'évolution de la Terre n'a jamais laissé place à la période idyllique du jardin d'Eden … ce ne fut longtemps que fureur de la nature et ce n'est pas fini (tremblement de terre, volcans, pandémie, … ) !
Il ne me semble pas que Jésus ait évoqué ce dogme ou que les St Paul et Augustin soient infaillibles.
- Les conséquences
Les théologiens énoncent maintenant :
- l'idée d'un premier homme (ne faudrait-il pas un couple pour générer une descendance ?), issu du monde animal et doué d'un coup d'une conscience éclairée, n'est pas remis en cause.
- la mort se dédouble en mort biologique du corps qui se sépare de l'âme et mort de l'âme qui se sépare de Dieu, mais pour une âme réputée immortelle, c'est étonnant de l'imaginer mortelle …
- le péché n'est plus unique, mais se divise en deux celui effectué par le premier homme et celui dont chaque homme se voit doté à la naissance, mais qui n'est plus un péché, car devenu la concupiscence, c'est-à-dire la tendance à être attiré par le mal.
- le mot originel a généré lui-même deux enfants : originant pour Adam et originé pour ses successeurs.
- Conclusion
Plutôt que de reconnaitre que St-Paul s'est trompé (pas fauté !) dans l'expression d'une intuition probablement peu claire pour lui et St-Augustin dans son interprétation, les théologiens ont trituré les mots pour leur faire signifier ce que leurs auteurs n'y ont sans doute pas mis.
Si c'est le péché originel qui introduit la concupiscence, dont l'attirance à pécher, cela veut dire qu'avant la faute d'Adam, il n'y avait pas de tentation, et pourtant il en est bien évoqué une avec la pomme : il y a quelque chose d'incohérent …
Le péché n'est-il pas tout simplement la conséquence de notre faiblesse dans la gestion de notre liberté, conséquence de l'Amour ? A quel âge le bébé commence-t-il de pécher ?
Est-il faux de dire que la concupiscence est tout simplement une conséquence de l'Amour selon le raisonnement : il n'y a pas d'amour sans respect de la liberté de l'autre, il n'y a pas de liberté sans être face au choix du bien ou du mal, ce tiraillement entre les deux est la tentation et, compte tenu de la faiblesse de l'homme, le mauvais choix est le péché.
De son côté, la tentation serait initiée, non par nous-même, mais pas un tiers autre humain ou ange déchu. Pourquoi pas, mais si Marie n'a connu que la moitié des sources du péché c'est tout de même troublant ?
Baptême
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- Version n° 3 du 22-03-2024
Le catéchisme écrit (paragraphe 1270) "Devenu fils de Dieu par la régénération [baptismale] … ". C'est-à-dire que par le baptême, on devient fils de Dieu, mais tous les hommes sont déjà fils de Dieu puisqu'on admet qu'il est Père : ce n'est pas cohérent …
Selon le seul St-Matthieu, Jésus a juste demandé de baptiser au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit et en indiquant la finalité : "de toutes les nations faites des disciples" sans plus.
Il serait plus plausible de dire que le baptême fait entrer dans la communauté des chrétiens … pas seulement catholiques puisque celui de certaines autres églises est considéré valide. Lors d'un Angeles, Pape François a d'ailleurs dit "le baptême fait devenir chrétien" …
Devenir des disciples du Christ, c'est devenir officiellement chrétien.
Arrêt de la vie et résurrection
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- Version n° 8 du 11-10-2024
Lors de l'arrêt de la vie – la mort – l'organisme cesse de puiser dans son environnement énergie et matière pour se maintenir vivant. Sa propre matière devient alors une ressource pour d'autres organismes vivants ou un simple écroulement de molécules trop complexes et en contradiction avec le deuxième principe de la thermodynamique.
Cet arrêt de la vie se fait d'abord au niveau de l'individu lui-même, puis à celui des organes, enfin des cellules. Certains de ces organes peuvent survivre longtemps lors d'une greffe et je me demande pourquoi certaines cellules, lors du processus dit de décomposition, ne pourraient pas s'incorporer tel quel dans d'autres organismes vivants.
Cette décomposition est habituellement dénommée corruption des corps et perçue comme une horreur, une déchéance, voire une punition : c'est une erreur ! Il s'agit de la simple poursuite de l'évolution de l'univers vers plus de stabilité thermodynamique à laquelle la vie est un défi.
Les molécules qui forment le corps-matière d'un être humain n'ont rien de spécifique. Il s'en accumule lors de la croissance de l'enfant, il s'en disperse tout au long de la vie. Les molécules font temporairement partie d'une architecture qui présente les caractéristiques de la vie, mais elles-mêmes ne le sont pas.
Le corps ressuscité de Jésus ou de Marie (lors de ses apparitions) ne semblent plus formés de molécules, mais constitués d'une autre substance qui peut se rendre perceptible d'une manière sélective, apparaître dans des espaces clos, ne pas être reconnaissable, …
Lors de la transfiguration, Moïse et Elie semblent déjà disposer de leur corps ressuscité : faut-il comprendre que la venue de Jésus dans la gloire, se situant au-delà du temps et de l'espace, se produit pour chacun au moment de sa mort ? N'en sera-t-il pas de même pour nous ?
Pour la disparition du corps "moléculaire" de Jésus, voire de Marie, faut-il imaginer un processus inexpliqué de dispersion accélérée de leurs corpuscules dans le milieu environnant ?
On se félicite lorsqu'un saint ne connait pas la putréfaction, mais est-ce ainsi qu'il faut imaginer la résurrection ?