Incompréhensible …
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- Version n° 7 du 11-08-2024
Les mystères de la connaissance de Dieu et de la liberté, conséquence de l'Amour.
Ici-bas, les limites de notre intelligence nous interdisent de percevoir pleinement Dieu. De ce point de vue, on peut le dire "caché" (personnellement, je n'aime pas trop ce mot qui, au moins pour moi, à une connotation de dissimulation volontaire peu sympathique : je préfère "voilé").
La double nature de Jésus en une seule personne dépasse notre entendement : la gratifier du mot hypostatique permet de dénommer le problème, mais ne donne pas de solution. En outre, au nom de son Amour qui respecte notre liberté, Dieu doit nous laisser la possibilité de douter. Considérer Jésus comme un prophète, mais pas Dieu, c'est ce que pense Mahomet et il aurait pu en être de même pour les juifs sans le reconnaître comme Messie (Christ) … son message était trop révolutionnaire.
La Trinité reste un mystère que l'homme n'éclaire que bien faiblement hors de la foi … L'analogie avec la famille est ce qui lui ressemble le plus.
Au risque de choquer, je pense que le mal généré par les hommes (guerres, meurtres, … ) est inévitable si l'on croit que Dieu n'est émetteur que d'Amour pour l'homme : il n'y a pas d'amour sans respect de la liberté de l'autre ; il n'y a pas de liberté sans possibilité de choix ; si Dieu nous invite à l'Amour, il ne peut ni ne veut nous l'imposer, nous devons donc avoir la possibilité de choisir l'inverse, c'est-à-dire la haine, le mal.
L'Amour vaincra, mais en attendant …
Enseignement
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- Version n° 5 du 22-03-2024
Suis-je dans l'erreur en disant que les encycliques des papes ou le Catéchisme de l'Eglise catholique sont l'expression de la pensée de leurs auteurs, sans doute inspirés par l'Esprit Saint, mais ils ne sont pas forcément exempts d'erreurs, d'approximations ou de mal dits.
J'en veux pour preuve les petites divergences entre les souvenirs des évangélistes ou les attitudes de papes face à la démocratie ou celles de St-Bernard de Clairvaux expliquant pourquoi il est licite de tuer des "déicides" ou la récente modification de quelques mots du Notre Père qui changent cependant profondément le sens de la phrase ou la mise au placard du catéchisme de mon enfance ou …
Avant eux, dans l'Ancien Testament, il a été prêté à Dieu des injonctions difficiles à admettre aujourd'hui (massacre de population, partage des filles vierges entre les guerriers vainqueurs, … ) bien que ceux qui les ont émises étaient très probablement de bonne foi et convaincus d'être dans la vérité.
Le Credo n'aurait-il pas aussi besoin d'une expression légèrement remaniée : Dieu y est présenté "tout-puissant", mais le mot Amour n'y figure pas …
A ce sujet, un extrait du testament du pape Benoit XVI : "la foi a appris, dans le dialogue avec les sciences naturelles, la limite de la portée de ses affirmations et ainsi à mieux comprendre ce qu'elle est."
Incertitude
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- Version n° 8 du 10-10-2024
Pourquoi les églises veulent-elles apporter des solutions péremptoires à des questions dont la réponse est légitimement multiple : auraient-elles peur de la liberté humaine qui impose de ne pas toujours être dans la certitude ?
On est souvent dans le monde de l'incertain : la philosophie permet d'affiner les questions, mais n'apporte pas de réponse indiscutable. La théologie propose des solutions (qui ne doivent pas être en contradiction avec les raisons tirées de la science et de la philosophie) qui doivent être plausibles, mais dont on ne peut démontrer ni l'exactitude, ni l'erreur.
Le doute scientifique comprend bien que la vérité d'une affirmation découle de celle de ses fondements (postulats, axiomes, paradigmes, … ). Son inconvénient est qu'il nous place dans un état d'incertitudes permanentes, mais son intérêt est de nous laisser ouverts, par le questionnement, au progrès de nouvelles bases plus exactes ou de raisonnements plus subtils ou de formulations plus justes.
D'une certaine manière, il était plus confortable de croire lorsqu'on pensait que les évangiles n'énonçaient que la vérité, en particulier historique. On avait moins à affronter l'incertitude : quelle est, en réalité, la part du symbolique ou de l'arrangé pour renforcer ce que le rédacteur d'un évangile veut faire comprendre ?
Le doute sur la réalité objective de ce qui est écrit (conception virginale de la vierge ou péché originel cause de la mort avec pour conséquence l'Immaculée Conception) n'entrave pas la foi qui cherche à apporter des réponses à des questions … sans réponse certaine qui ne devraient pas se figer dans un dogme réputé inaltérable. Pourquoi ne pas exprimer simplement une préférence non contraignante ?
Le dogme dans ce cas devient un carcan particulièrement superflu lorsqu'il ne s'agit pas de l'essentiel de la foi.
Imposer une réponse est-il une atteinte à la liberté individuelle de conscience ? J'ai l'impression que des théologiens supportent plus facilement le flou ou l'imprécis que l'incertitude …
Théologie : une science ?
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- Version n° 4 du 20-03-2024
Lorsqu'une science ne peut plus être critiquée … elle n'est plus une science, mais un dogme plus ou moins figé.
La théologie est une discipline (forcément très hypothétique) qui peut et doit toujours progresser et c'est en la poussant dans ses retranchements que peuvent surgir de nouveaux bourgeons. Je peux critiquer la discipline sans remettre en cause son objet : Dieu lui-même !
De par cet objet même, elle commence là où s'arrêtent toutes les autres (philosophie, sociologie, psychologie, physique, archéologie, … ) : elle doit en tenir compte et s'adapter lorsque son territoire antérieur est rogné par le développement des connaissances (ex : la Genèse est devenue une allégorie que St-Paul prenait pour une réalité et en tirait des conséquences qui, à l'époque, paraissaient logiques).
L'humilité n'est pas la servilité et elle est requise dans toutes les sciences dont chacune, aujourd'hui, est le fruit du travail de millions de chercheurs au fil des ans : la théologie n'y déroge pas.
Dogmes d'aujourd'hui
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- Version n° 7 du 21-10-2024
Bien des incompréhensions proviennent de l'emploi des mots d'un langage "traditionnel" qui n'ont plus le même sens aujourd'hui : comment peut-on espérer être compris si on n'utilise pas la sémantique de son interlocuteur ?
"Sauvé" voudrait dire "divinisable" m'a-t-on expliqué : voilà qui est évident !
Cela conduit à clarifier ce que je souhaiterais de la théologie en tant que discipline :
- Interpréter les textes anciens en fonction de la culture, des connaissances et des croyances de l'époque de leur rédaction. (cela se pratique)
- Ne pas esquiver le flou de l'hébreu ou de l'araméen en en donnant une interprétation certaine. (ce n'est pas toujours évident)
- Etre conscient qu'une phrase prononcée en araméen, puis transmise oralement en hébreux pendant au moins un demi-siècle avant son écriture en grec, suivi d'une traduction en latin et finalement exprimée en français, peut connaître de sérieuses altérations. (une expression laissant une place au "probablement" n'est pas fréquente … )
- Il faut ensuite passer au filtre des connaissances d'aujourd'hui pour :
- en retirer les inexactitudes scientifiques (la Genèse, le premier homme pécheur, … ) ou
- tenir compte de la notion d'indécidables (nombre d'affirmations de la doctrine sont indémontrables et irréfutables et donc des convictions, non des certitudes) ou
- assumer les conséquences de notre compréhension actuelle de Dieu : Il est aimant et non fouettard.
- La cohérence d'ensemble doit ensuite être passée au crible de la logique. (le rôle de l'Esprit lors de l'incarnation selon Matthieu ou Jean … )
- Pour terminer, il faut exprimer cette vérité épurée (mais pas déformée) dans le langage de son interlocuteur qui n'est plus un citoyen du IV ou XVII siècle.
Il y a du pain sur la planche …