Je pense y avoir beaucoup échappé, car j'ai surtout évolué dans des organismes dans lesquels ce n'était pas le prêtre qui était le chef !
Cela a été le cas du scoutisme ou des lycées, facs avec des aumôniers, des monastères avec des cellériers assez autonomes. J'ai peu milité au sein de paroisse et lorsque cela s'est produit, lors de mon doctorat, c'était dans une particulièrement rétrograde dont le curé portait le rabat à la française et parlait du gamin Paul (le pape !). La mission confiée à notre couple consistait à recevoir des fiancés … pour uniquement les conseiller sur leur liste de mariage et leur indiquer combien il fallait donner pour la cérémonie (autant que pour les fleurs). Pour moi, en outre, je faisais la quête !
L'étonnant, avec du recul, c'est que je trouvais être sous-employé sans que cela me choque outre mesure … tout en trouvant que c'était du gâchis (l'acceptation d'une humilité de façade ?)
Le cléricalisme puise ses racines d'abord dans la culture patriarcale qui ne concerne pas que l'église. Dans le cas de la France, il a été renforcé par son organisation prérévolutionnaire en trois ordres qui séparait le clergé du bon peuple alors très peu éduqué. Enfin, au XIXe, dans beaucoup de village, les "savants" étaient l'instituteur et le curé : ils étaient les conseillers naturels en cas de problème.
Cette position dominante s'est trouvée renforcée par la tendance du Vatican à vouloir décider de tout ce que les fidèles devaient faire (la pratique devenait presque une fatalité) et par les pouvoirs (pas vraiment encore modifié aujourd'hui) sans opposition dont se trouvaient dotés curés et évêques.