Bien des incompréhensions proviennent de l'emploi des mots d'un langage "traditionnel" qui n'ont plus le même sens aujourd'hui : comment peut-on espérer être compris si on n'utilise pas la sémantique de son interlocuteur ?
"Sauvé" voudrait dire "divinisable" m'a-t-on expliqué : voilà qui est évident !
Cela conduit à clarifier ce que je souhaiterais de la théologie en tant que discipline :
- Interpréter les textes anciens en fonction de la culture, des connaissances et des croyances de l'époque de leur rédaction. (cela se pratique)
- Ne pas esquiver le flou de l'hébreu ou de l'araméen en en donnant une interprétation certaine. (ce n'est pas toujours évident)
- Etre conscient qu'une phrase prononcée en araméen, puis transmise oralement en hébreux pendant au moins un demi-siècle avant son écriture en grec, suivi d'une traduction en latin et finalement exprimée en français, peut connaître de sérieuses altérations. (une expression laissant une place au "probablement" n'est pas fréquente … )
- Il faut ensuite passer au filtre des connaissances d'aujourd'hui pour :
- en retirer les inexactitudes scientifiques (la Genèse, le premier homme pécheur, … ) ou
- tenir compte de la notion d'indécidables (nombre d'affirmations de la doctrine sont indémontrables et irréfutables et donc des convictions, non des certitudes) ou
- assumer les conséquences de notre compréhension actuelle de Dieu : Il est aimant et non fouettard.
- La cohérence d'ensemble doit ensuite être passée au crible de la logique. (le rôle de l'Esprit lors de l'incarnation selon Matthieu ou Jean … )
- Pour terminer, il faut exprimer cette vérité épurée (mais pas déformée) dans le langage de son interlocuteur qui n'est plus un citoyen du IV ou XVII siècle.
Il y a du pain sur la planche …