Pour transmettre la foi, il faut, pour rejoindre son interlocuteur, lui lancer "une invitation : viens et vois." : n'est-ce pas ce que Dieu fait avec nous ? Pour présenter Dieu à un tiers, plutôt que de lui présenter les indices de son existence, ne faudrait-il pas de préférence partir du vécu de son interlocuteur en lui faisant expliciter ce qu'il aime (ou mieux qui il aime) et lui expliquer que c'est, à une autre échelle, ce que Dieu "ressent" pour l'homme.
Plutôt que de lui asséner un cours de théologie, il me parait préférable de chercher ainsi des traces de la présence de Dieu essentiellement à partir de ses expériences de sympathie, d'amitié, d'amour avec les joies qui y ont été associées comme autant de signe permettant de s'interroger sur leur Source.
Il faut aussi éclairer sa conscience : bien d'accord pour lui présenter progressivement la cohérence de la doctrine, mais dans toute la mesure du possible et surtout au début à l'occasion de ses interrogations et en ne lui cachant pas que souvent, il ne s'agit pas de certitudes, mais de convictions basées sur des indices de plausibilité.
Il peut même s'y glisser des erreurs (à ne pas confondre avec une faute). Il n'y a pas de liberté sans risque de se tromper, ce qui arrive même aux plus lucides : les inquisiteurs étaient de bonne foi, St-Bernard de Claveaux a justifié de tuer les hérétiques (déicides) puisque l'on exécutait les régicides.