Les sentiments sont des combinaisons complexes des émotions simples qui ont été identifiées comme étant la peur, la joie, la tristesse, la colère, la surprise et le dégout.
Ils sont très nombreux. Sur le WEB, on peut en trouver une liste de 879 regroupés en 10 catégories émotionnelles ou, sous la forme plus harmonieuse, de la roue de Robert Plutchik.
J'ai l'impression que la plupart (tous ?) de ces sentiments sont confinés au sein de la personne : ce qu'elle ressent.
L'amour présente, lui, la propriété d'être principalement tournée, destinée à un tiers … ce qui expliquerait, justifierait son positionnement comme caractéristique essentielle de Dieu et finalité de l'humanité dans le phénomène de l'amorisation.
L'amour présente de multiples facettes : dans son objet (statue, paysage, chat, humain, divin) ou sa forme (empathie, dévouement, amitié, passion) ou sa finalité (aide, fusion) avec pour effet, le plus souvent, la sensation d'une satisfaction profonde.
L'âme animale qui va jusqu'à susciter les sentiments explique que des animaux domestiqués peuvent faire preuve d'affection, c'est-à-dire d'amour. L'amorisation ne demande plus le support du sentiment, à l'image de la manière dont Dieu aime. C'est pourquoi, je l'associe à l'esprit dont elle devient une finalité.
L'évolution, sous l'action des forces initiales, a progressivement combiné les particules élémentaires stables en assemblage de corpuscules de plus en plus complexe, ayant conduit, selon les lois de la physique, à l'hominisation. Sur le temps long, on constate bien des progrès de cette humanisation … même si bien d'autres restent à faire.
Avec celle-ci a émergé la conscience, dont je pense qu'elle a commencé par une perception diffuse de l'amour avec, en conséquence, la liberté qui permet de choisir et par là d'influer sur ce que sera l'avenir.
Il revient à l'humanité d'humaniser ses comportements en tenant compte non seulement des autres hommes, mais aussi de toute la nature. C'est ce que toutes les civilisations, depuis les plus anciennes, ont cherché à faire en instaurant des règles de vie en société et en explicitant leur vision du transcendant.
En quelque sorte, l'homme a reçu en partie les commandes du futur de notre Terre. Certes, son pouvoir sur son environnement reste contraint par les lois naturelles, mais (tel le froissement d'aile de papillon) des décisions marginales peuvent provoquer des orientations nouvelles majeures.
Le Verbe est allé un pas plus loin : en révélant que Dieu est Père, débordant d'Amour, il a introduit l'appel à l'amorisation (un mot de Teilhard de Chardin) universelle qui est d'ordre spirituel : c'est notre mission !
Peut-on espérer que l'humanisation progressive des relations se doublera effectivement d'une amorisation croissante qui est une attitude bienveillante vis-à-vis de tout être ?