L'évolution de la vie a conduit à l'hominisation, il revient au genre humain de progresser vers l'humanisation.
Elle avance à petit pas au fil des siècles … Lorsqu'on regarde le passé au fil des millénaires, on voit disparaitre des pratiques fort primitives : massacre systématique des populations d'une contrée conquise, sacrifice du fils ainé, esclavagisme, …
Au filtre des décennies, l'émancipation des femmes, l'épanouissement individuel, l'importance de l'éducation, le recul de la pauvreté dans le monde, le développement des pays les plus pauvres dont la Chine ou l'Inde, … L'église elle-même depuis Vatican II secoue des croutes dont s'étaient recouvertes ses pratiques.
Dans le présent, les attitudes moins radicales en Arabie Saoudite ou des talibans vis-à-vis des femmes (au moins au niveau du discours de dirigeants), les efforts des ONG et de grands organismes internationaux, la dénonciation des abus de membres du clergé et autres organisations, l'intégration de la Terre dans le champ des préoccupations durables, …
De plus en plus de personnes placent l'amour en tête des sentiments primordiaux, mais le limite souvent au cercle des proches.
Il reste encore du chemin vers l'humanisation par extension des relations amicales à tout le genre humain. C'est la mission de l'amorisation qui demande de passer de l'amour entre personnes qui se connaissent, à une attitude bienveillante vis-à-vis de tout être : c'est un passage dans le champ du spirituel.
La sexualité
Le catholicisme a besoin d'approfondir le sujet. Du temps de ma jeunesse, on m'a présenté l'idéal conjugal comme la pratique de l'union dans le seul but de la procréation et donc à réserver, si possible, aux seuls moments fécondables, en acceptant autant d'enfants que la nature voudrait bien en procurer ! On recommandait aux épouses de “se laisser faire” … en essayant de ne pas y trouver de plaisir ! Une vision de refoulés.
Pendant longtemps les hommes ont pensé que les ennuis de la vie étaient la manifestation du mécontentement de dieux dont il fallait calmer le courroux ou se concilier la bienveillance par des sacrifices. Plus on voulait obtenir satisfaction, plus l'objet du sacrifice devait être précieux. Le summum fut d'offrir son fils ainé (et, dans le cas d'Abraham, d'autant plus remarquable qu'il était unique et seule source possible d'une descendance considérée alors comme une bénédiction de Dieu). Après les humains, ce furent les animaux (et ce n'est pas fin : le bouc émissaire) qui continuèrent d'en faire les frais. Jésus est venu expliquer que ce n'est pas ce que Dieu demande, mais une conversion du cœur.
Curieusement, l'église a réintroduit cette notion de sacrifice en valorisant (outre mesure ? ) l'abstention sexuelle qui prive de l'un des plus intenses, sinon le premier, plaisir charnel (les autres grands polluants sont le pouvoir qui est d'ordre intellectuel et l'argent qui stagne au niveau matériel). Ce sacrifice s'exprime en particulier dans l'exigence explicite du célibat pour les prêtres. Son attitude vis-à-vis des autres "péchés capitaux" est plus pondérée … Comment un père digne de ce nom pourrait-il demander ce genre de sacrifice à un enfant ? Comment un Dieu qui irradie l'Amour et veut le bonheur de ses créatures peut-il demander cela ? N'y a-t-il pas là un faux sens de la théologie ?
Trois manières de pratiquer en couple un acte sexuel :
Prendre son plaisir sans se soucier du partenaire, voire en le déconsidérant : la pornographie.
Recevoir et donner du plaisir dans un échange qui reste essentiellement au niveau des sensations physiques : l'érotisme.
Se rapprocher d'une fusion des personnes en y joignant des sentiments : l'amour.
L'ascèse est d'un autre ordre : une restriction pondérée que l'on s'impose volontairement pour donner plus d'espace à l'esprit.
La sexualité n'est ni bonne ni mauvaise, c'est son usage égoïste ou excessif qui est condamnable … comme pour les autres plaisirs charnels (gastronomie, farniente, sport, … ).
IVG et vie
Ceux qui sont opposés à l'IVG le font souvent au nom du "sacré de la vie". Cela ne me parait pas bien formulé.
Il y a d'une part la conviction que, pour l'être humain, dès que le spermatozoïde a fusionné avec un ovocyte, une âme spirituelle est créée par Dieu dont une propriété est la vie donnée par le Père.
C'est cette vie spirituelle qu'il convient de défendre en la déclarant sacré et non la vie en général qui connait des formes moins évoluées comme celle des cellules isolées (bactéries) ou des plantes ou des animaux.
Leur vie n'est pas considérée comme sacré puisque le sapiens s'en nourrit : c'est l'esprit qui est sacré, car appelé à être divinisé.