Croyances
Choisir sa foi ?
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- Version n° 10 du 24-10-2024
Dans la foi, dont les interrogations génèrent des réponses indécidables, il y a deux facettes :
- Certaines sont des convictions intimes ressenties en soi sans beaucoup de doutes : une foi spontanée … grâce reçue ?
C'est une conviction très forte qui n'empêche pas une claire conscience que l'on reste dans une incertitude : un plausible. - D'autres réponses sont des choix, fruits de la raison qui choisit, après étude des diverses propositions existantes, celle qui lui paraît la plus probable : c'est alors le fruit de la volonté, mais elle reste incertaine.
Chaque religion propose un ensemble de croyances, toujours indécidables, c'est-à-dire indémontrables et irréfutables, plus ou moins cohérent, exprimé dans un catéchisme ou analogue. Ici aussi, le choix d'en adopter une, sera guidé par la combinaison d'impulsions spontanées et de choix raisonnés : on est dans un monde d'incertitude fondamentale, un univers du "peut-être" qui peut générer de l'anxiété.
Par exemple, dans les limites de mes ignorances, on peut légitimement hésiter entre des représentations caricaturales : le Dieu vengeur de l'AT, celui exigeant la soumission de l'islam intégriste, celui bouddhiste qui valorise la compassion face à la douleur de l'autre, mais dévalue le bonheur ou celui qui prône la plénitude de l'Amour.
Ma raison préfère et choisit la dernière présentation même si sur des points plus secondaires d'autres religions semblent plus proches de la vérité que la catholique.
Ces mélanges peuvent évidemment conduire au syncrétisme qui est plus ou moins bien toléré par les diverses religions.
Dieu et ses conceptions
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- Version n° 9 du 22-10-2024
Il me semble que le premier être qui s'est posé, plus ou moins confusément, la question de savoir d'où vient l'univers et où il va a été le premier homme doté d'une conscience réfléchie (il y a probablement des millions d'années) en recherche d'un Créateur, sans doute sous une forme balbutiante.
La conception de Dieu varie selon les religions : elles ont toutes deux facettes : une manière de considérer le sacré et une communauté qui partage cette vision … tout cela sous l'influence d'une croyance face aux mystères de la vie.
Les croyances explicitent la conception qu'elles se font du Créateur ou Dieu ou dieux.
- Les dieux des tribus primitives souvent proches de la nature (totems)
- Les dieux du genre super-humains des grecs et romains (pleins de vertus et de défauts)
- Le Dieu unique de fureur puis, progressivement, de tendresse de l'Ancien Testament (au moins dans les premières pages, il est rancunier et vengeur si l'on n'est pas obéissant) socle du judaïsme.
- Le Dieu de l'islam, miséricordieux pour ses fidèles, mais terrible pour les autres et demandant une soumission.
- Le Dieu des chrétiens dont émane de l'Amour
- Le Dieu, probablement assez flou de beaucoup qui ont une certaine foi, mais ne se rattachent à aucune religion.
- Le dieu-"peut-être" des agnostiques.
- Le dieu hasard ou absent des athées.
La conception du sacré va conditionner la manière de communiquer avec Dieu, que ce soit lors de la prière individuelle ou collective (la liturgie et les rites). Elle sera plus ou moins empreinte de geste de soumission (agenouillé ou prosterné), de glorification (encens, chants, beauté des lieux, des ornements), d'intimité (récitation, oraison, méditation, contemplation).
Le rassemblement d'une communauté peut être une micro secte autour d'un gourou ou une union autour d'un texte (Coran des musulmans ou Torah pour les juifs) ou autour d'un Dieu incarné (Jésus-Christ des chrétiens).
Dans tous les cas, les sujets de différences de point de vue entre fidèles d'une même religion sont nombreux (multitude de sectes ou judéens / samaritains, sunnites / chiites / salafisme, protestants / catholiques / orthodoxes / évangélistes). Toutes ces variations s'expliquent, car les réflexions menées par les religions ne conduisent pas à des certitudes, mais à des convictions … qui laissent plus ou moins de place à celles des autres (œcuménisme) ou les rejette lorsque l'on prend ses convictions pour des certitudes.
Comment tout cela aura-t-il évolué dans … un million d'années ?
Religion et science
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- Version n° 3 du 20-03-2024
Lorsqu'il y a des points de vue différents entre science et religion (création du monde, apparition de l'homme, âme immortelle, miracles, Eden, … ), on peut distinguer différents cas :
- La science a accumulé nombre d'indices cohérents avec son hypothèse : la religion doit revoir sa manière de comprendre les choses. Cela me paraît être le cas pour la création du monde à partir du Big Bang plutôt que selon la Genèse ou l'Eden.
- La science ne trouve pas cohérent avec une tendance générale de la nature une croyance, mais n'a pas d'autre argument de penser qu'elle est peu plausible comme une intervention de Dieu dans l'histoire en violant les lois de la nature (création soudaine de l'homme puis de la femme, conception virginale de Jésus, multiplication des pains, … ).
Il serait sage que la science maintienne son point de vue en reconnaissant que ce n'est pas une affirmation, mais une croyance contestable. De son côté, la religion devrait laisser le doute flotter en faisant une simple préférence de sa croyance.
- Des scientifiques contestent des croyances, mais la science n'a aucune expérience du sujet ou ne sait ni expliquer le phénomène ni le réfuter (immortalité de l'âme, des guérisons miraculeuses, revitalisation de Lazare, libre arbitre, … ), la science doit se taire et la religion admettre que c'est une conviction qui peut ne pas être partagée par tous.
Les scientifiques qui sont un peu philosophes ont la prudence face à un phénomène, soit d'avouer qu'ils ne savent comment l'expliquer, soit de préciser que la théorie du moment qui en décortique le mécanisme peut évoluer si un fait nouveau la remet en cause.
Les théologiens, souvent à partir d'indices tenus, en déduisent des conclusions plausibles qui sont trop souvent transformées en dogmes certains que l'on ne peut remettre en cause … ce qui me paraît une entrave à la liberté de conscience et même à la logique. Pourquoi l'église ne se contente-t-elle pas d'exprimer le point de sa compréhension du moment ?
Religion et foi
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- Version n° 2 du 19-03-2024
Il me semble que le christianisme doit être tout à la fois une foi et une pratique.
Pour ceux qui n'ont qu'une conscience peu claire des mystères de Dieu (les petits et les périphéries du pape François), la religion, avec ses rites est nécessaire pour leur permettre d'exprimer ce qu'ils ressentent plus ou moins confusément (ce qui ne veut pas dire que ces rites ne gagneraient pas à se débarrasser des mises en scène inspirées des cérémonies impériales des premiers siècles et royales du XVIe).
Pour ceux qui ont une pensée plus élaborée (20% des jeunes français suivent des études supérieures), ce sont les bases de la foi qui doivent être solides et là, c'est la cohérence des dogmes, en eux-mêmes et entre eux vis-à-vis de l'état des connaissances du XXIe, qui doit être revisitée pour être plausible. La difficulté, c'est que l'on est alors dans le domaine de la conviction et non de la (sécurisante) certitude.
Des religions
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- Version n° 9 du 20-10-2024
La théologie se préoccupe des thèmes qui concernent la divinité. Les nombreuses interrogations qu'elle étudie sont souvent (toujours ?) du type {tooltip}indécidable{end-texte} Une déclaration qui est indémontrable et irréfutable est dite indécidable.{en-tooltip}.
Chaque groupe humain va développer sa religion : parmi les nombreuses réponses que l'on peut imaginer à ces questions existentielles, certaines vont être sélectionnées d'une manière plus ou moins réfléchies et devenir des croyances.
Leur ensemble doit former un jeu cohérent de propositions dont elle va penser et affirmer qu'elles sont la vérité : ses dogmes.
Toute question dont la réponse est univoque n'a aucune raison d'y figurer. Toute affirmation dogmatique doit être du type indécidable sinon elle enfonce une porte ouverte !
Chaque religion en déduira un jeu de pratiques à observer pour satisfaire la divinité.
Une difficulté surgit lorsqu'une d'elles, par la suite, trouve une explication qui l'infirme (par ex. : la Terre, centre de l'Univers confronté à sa position de simple satellite du Soleil ou la vision d'un monde statique immuable face à la théorie de l'évolution) : il faut négocier le virage en bousculant la confortable tradition !
Pour éviter une telle situation, une sage religion ne devrait exprimer que des convictions compatibles avec les connaissances du moment et non des dogmes immuables.
Israël a perçu que Dieu est unique et créateur,
le bouddhisme prône la compassion qui console,
l'islam, la miséricorde qui pardonne,
le christianisme adopte tout cela
en y rajoutant la joie d'être divinisé en unissant tous les hommes à Dieu dans l'Amour.