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L'univers nous paraît à peu près stable, mais c'est parce que la durée d'une vie humaine ne nous permet de constater que des bouleversements très superficiels et non la gigantesque évolution qui demande des milliards d'années pour passer du bouillon originel lors du Big Bang à l'apparition de la matière, son rassemblement en étoiles, leurs explosions en poussières générant des planètes comme notre Terre dont les caractéristiques permettent l'improbable émergence de la vie avant que tout s'éteigne faute de combustible …

Toute l'évolution depuis le Big Bang jusqu'à aujourd'hui s'explique par l'apparition d'une boule d'énergie transformable en matière sous l'influence de quatre forces qui poussent cinq particules stables à s'agglomérer en ensembles de plus en plus complexes.

Au cours de la construction de ces échafaudages de molécules, l'inattendu n'est pas qu'ils se forment (les lois de la physique l'explique), mais qu'il en surgisse progressivement et peut-être par à-coups, des propriétés nouvelles et imprévisibles qui deviennent pérennes : sensibilité, émotions, sentiments, compréhension, spiritualité avec ses composantes (liberté, concepts, anticipation, … ).

Ces facultés sont, au moins ici-bas, indissociables de la matière architecturée qui les laisse émerger. Elles ne relèvent pas des descriptions actuelles de la physique (particule ou onde) : elles sont d'une autre nature. On leur affuble souvent du nom d'énergie (vitale, … ) ou d'onde (positives, … ), mais n'est-ce pas un nouveau mot qu'il faut créer pour représenter ces réalités virtuelles qui sont d'un autre ordre ? Elles sont toutes apparues petit-à-petit au fur et à mesure de l'épanouissement de la vie. Il faut combiner ces deux mots, d'où le néologisme "vitaforce" qui se décline en "vitabio" marquant l'évolution jusqu'à l'apparition de la sensibilité, puis "vitaperso" qui l'enrichit jusqu'à la conscience, avant "vitaspir" qui génère la spiritualité dont seul l'homme semble dotée …

La "vitamour" se développera-t-elle avec l'intelligence collective s'exprimant par une mondialisation d'union (amorisation) ou d'une nouvelle espèce d'homos ?

L'évolution est aussi un phénomène que l'on peut constater en soi : au fil des années, nous changeons physiquement et la matière dont nous sommes pétris se renouvelle en permanence. L'univers est aussi en évolution continue en recherche d'un meilleur équilibre qui, lorsqu'il est atteint, signifie l'immobilité et l'absence de vie. Cette évolution permanente est un effet de l'énergie dégagée par les étoiles.

La question de l'origine ou de la cause du Big Bang reste entière … de même que celle de l'issue de cette épopée.

Selon ma compréhension, je pense que l'homme est corps, âme et esprit qui se sont assemblés sous l'action des vitaforces avec les caractéristiques suivantes.

  • Le corps est un amas de molécules qui se sont agglomérées sous l'action de la vitabio et selon les lois de la physico-chimie de manière à former un ensemble distinct de son environnement par la présence d'une membrane isolante.
    Elle va lui permettre d'une part de perdurer quelque temps en échangeant avec son environnement de la matière et de l'énergie tout en activant un processus lui autorisant à se dupliquer en un semblable, ce qui entraine une perpétuation de l'espèce au-delà de l'individu qui finit par se désagréger.
    Il est totalement piloté par les lois de la physico-chimie.

  • L'âme est ce qui fait apparaître des phénomènes que la physico-chimie ne sait anticiper ou expliquer, même si des réactions de ce type accompagnent, dans le corps, l'émotion, puis la sensibilité suivie des sentiments et enfin la conscience et l'amour. C'est la vitaperso qui est le moteur de cette évolution.
    Pour Jésus, dès sa conception, il reçoit son âme d'homme donnée par Dieu-Père (via Dieu-Paraclet ?), son propre esprit humain se révèle progressivement à lui-même (comme pour tous les hommes). Sa conscience de Dieu-Fils se manifeste d'abord par moment (au Temple à 12 ans, puis plus nettement à partir de son baptême dans le Jourdain).

  • Esprit : l'homme possède une propriété nouvelle, grâce à la vitaspir : la spiritualité.
    L'esprit est le lieu de la conscience réfléchie, le moyen de l'exercice du libre arbitre, des idées structurées, c'est-à-dire de ce qui le distingue de l'animal.
    Il faut démêler, trier ce qui nous vient à l'esprit.
    • Il nous est dit d'écouter le Paraclet en nous, mais comment s'exprime-t-il ? Est-ce sans que nous en ayons conscience (en s'adressant à notre subconscient ?), mais qui imprégnera les idées que nous verrons surgir … on ne sait comment ? Ou bien fait-il jaillir des pensées dans notre tête exprimée avec nos mots ?
    • Je ne vois comment ils peuvent se révéler autrement que par le jaillissement d'idées dans ma tête, mais comment savoir alors qui est l'émetteur d'une pensée particulière ?
      En nous, lorsque nous réfléchissons, méditons, plusieurs voix peuvent se superposer dans notre conscience.
      • D'abord la nôtre ; Dieu nous a doté d'une raison et nous pouvons générer des pensées plus ou moins clairement formulées.
      • Puis le Paraclet puisqu'il est chargé de nous inspirer et j'imagine qu'il le fait en suscitant en nous quelques pensées d'une manière plus ou moins explicite.
      • Enfin, si on y croit, le Malin qui agit de même.

Des compléments :

  • Les serpents ne semblent pas susceptibles d'émotion … mais ce sont bien des animaux, car capables de sensibilité : les frontières entre ces catégories sont flous et ces classifications trop catégoriques.
  • Une âme végétale ne me paraît pas justifiée, car on y a juste affaire à l'application des lois naturelles sous l'action de la vitabio qui fait évoluer depuis une cellule isolée à un olivier millénaire.
    On ne sait pas observer le moment où une telle âme se séparerait du corps du végétal : à quel moment un arbre meurt-il ?
    En outre, la vie existe aussi au niveau plus élémentaire, c'est-à-dire cellulaire auquel on peut difficilement donner le nom de végétal.
    De plus si on considère qu'un organe reste vivant entre le moment où il est prélevé et celui où il est greffé : aurait-il alors une âme ?

  • Les animaux sont dotés d'une compréhension plus ou moins grande de leur environnement qui leur permet d'évaluer la situation dans laquelle ils se trouvent et d'agir en conséquence.
    L'homme est, en plus, capable d'appliquer ces analyses à lui-même par une conscience réflexive pouvant en outre concevoir des concepts. Il ne semble pas que les primates supérieurs en soit doté même s'ils peuvent conduire des raisonnements un peu complexes.

  • La pensée englobe le fruit des réflexions de la conscience, mais inclut aussi toute une série d'idées plus spontanées non raisonnées dans lesquels on va trouver la créativité, la poésie, la rêverie, l'intuition, … (émergeant du subconscient ? Monde des qualia ?).

  • Les hommes ont inventé des signes et des concepts pour les partager entre eux d'une manière totalement abstraite au travers du langage. Les petits enfants et des animaux peuvent en percevoir certains sens sans en comprendre le raisonnement.

  • La pensée et donc la conscience, sont accompagnés d'une intense activité neuronale physico-chimique qui est simultanée, mais l'un d'entre eux est-il la source de l'autre ?

  • La conscience ne s'éveille que progressivement chez l'homme. A la naissance, elle est là potentiellement.
    L'âme est là rapidement par la sensibilité de l'embryon, mais qu'en est-il dans les premiers jours de la conception, avant l'apparition du système nerveux ?
    L'esprit, si on ne lui impose pas d'être capable de réflexions, donc de conscience, peut être présent dès la conception.

Se pose alors le problème de la survie de chacun de ces éléments. Il n'y a pas de réponse certaine et on ne peut qu'échafauder des hypothèses.

  • A la mort lorsque la vie a disparu aussi mystérieusement qu'elle était apparue, le corps est redevenu un amas de molécules inertes qui vont évoluer selon les lois de la nature : servir de nourriture à d'autres êtres vivants, décomposer ses architectures complexes, se recombiner pour former de nouvelles structures, … sans que cela ait la moindre composante morale. La terreur de la décomposition est le fruit de l'imagination et de la sensibilité des survivants.

  • Après la mort, la réincarnation chrétienne du corps se réalise dans une substance qui n'est pas, me semble-t-il, la matière de notre univers, l'âme reprend son rôle d'animatrice de cet autre corps hors du temps et de l'espace.

  • J'espère que l'esprit des êtres humains perdure intact à la mort avec ses souvenirs, sa conscience, … , mais pour les autres êtres ???

  • J'ai peine à imaginer que l'amour montré par les animaux les plus évolués puisse disparaître à tout jamais, mais je ne sais comment …

  • Notre esprit entre alors en symbiose avec la substance divine pour vivre éternellement (dans la mesure où ce mot évocateur de durée aura un sens) dans l'Amour de la vie de Dieu.
    Ce corps réanimé est, j'imagine, similaire à ceux de Jésus ou Marie lors de leurs apparitions après leur mort biologique.