Raison
Incertitude et raison
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- Version n° 6 du 14-10-2024
Face à l'incertitude, une réponse peut être une affirmation aussi indémontrable qu'irréfutable. Il ne faut pas confondre croyance et savoir ou conviction et certitude.
Rostand a dit "Certitude = servitude". Face à une certitude, il n'y a pas d'alternative … pas de liberté. La liberté implique le choix entre des équivalents apparents et donc : liberté et incertitude sont inséparables.
Cette incertitude a trois sources :
- Le changement de l'état d'une particule élémentaire vers son suivant est déterministe, mais parmi une série infinie de valeurs bien définies et selon un processus paraissant aléatoire parce que sa logique nous échappe sinon qu'il est piloté par une loi probabiliste (liée au produit scalaire associé au vecteur qui représente son état).
- La matière est en évolution constante, que ce soit au niveau des étoiles avec la recombinaison nucléaire ou sur Terre d'une part par la recherche d'un meilleur équilibre global (éboulements, séismes, … ) et d'autre part par la tendance à l'agglomération des molécules en ensembles plus complexes. Ces phénomènes dépendent de tellement de facteurs que, le plus souvent, ils ne peuvent être prévus avec certitude.
- La liberté de choix de l'homme est une autre raison, plus ou moins incompréhensible, de générer de l'incertitude.
L'étroitesse d'esprit ou le simplisme de certains dogmes ou paradigmes génère un sentiment de sécurité qui peut calmer l'angoisse de ce qui nous dépasse : souvent les questions fondamentales n'ont pas de réponses certaines. L'incertitude est souvent perçue comme une menace. Beaucoup se consolent en prenant des affirmations ou des convictions pour des certitudes.
Il y a parfois confusion entre la certitude de détenir la vérité et la conviction d'être dans le vrai.
La souffrance
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- Version n° 10 du 26-07-2024
Il faut distinguer le mal moral et le mal physique.
Pour le mal moral, plus ou moins volontaire et/ou conscient, il y a celui causé à un tiers inerte (atteinte à la nature) et celui atteignant un être vivant doué d'une sensibilité et celui que l'on subit (avec le problème du pardon nécessitant normalement au moins des excuses).
Ce mal moral est la conséquence de la liberté, fruit de l'Amour. Il n'y a pas de liberté sans choix à faire entre le bien et le mal et il arrive que l'on choisisse ce dernier. Dans ce cas, il génère la peine de celui qui en est l'objet, qu'il s'agisse de Dieu, d'un humain ou de tout autre être sensible.
Dans l'idéal, ces peines sont évitables … si l'homme était un être idéal : en quelque sorte, cette souffrance n'est pas inéluctable.
La peine a un lien avec l'esprit, car il est une conséquence du libre arbitre.
Pour le mal physique regroupant aussi bien celui généré par les soubresauts de la nature (tempêtes, tremblements, sécheresse, inondations, … ) que par les assauts contre la vie physique (maladie, mort, … ) ou psychique (désespoir, mal-être, … ). Il est cause de douleur.
Scientifiquement, il s'agit d'une simple réaction physico-chimique pour atteindre un état plus stable des molécules, mais il peut interférer avec la sensation qui est inéluctable et incommunicable à un tiers.
La douleur a un lien avec l'âme, car elle implique la sensibilité.
Face au mal, quelle peut être la réaction humaine ?
Pour le mal moral, il faut espérer que l'humanisation en viendra à bout, mais il ne faut pas être pressé ! Dieu n'est pas à l'origine du mal, mais pour respecter la liberté de l'homme, Il le tolère. Il s'interdit de nous en délivrer, mais Il propose sa grâce pour faire progresser l'amorisation qui fera disparaitre ce type de mal : ce sont les hommes qui le vaincront … avec l'aide du Paraclet !
Pour le mal physique, on peut essayer de s'armer de patience face à l'inéluctable, ce qui n'empêche pas de penser que des forces spirituelles peuvent non seulement être un support, voire être capable d'intervenir, fort rarement, pour modifier le sens de l'évolution naturelle.
Il n'en reste pas moins incompréhensible qu'un Dieu qui Aime sa création ait conçu un système permettant cette douleur …
Une hypothèse : c'est pour autoriser une possible remise en cause d'un Dieu Amour qu'elle existe. La légitime incompatibilité de la douleur se justifie alors par la volonté de respecter notre liberté, fruit de l'amour : ne rien imposer, mais c'est, trop souvent, payer cher !
Conclusion : un peu de sémantique pour la souffrance que je divise en peine morale évitable et compréhensible et douleur morale ou physique inéluctable dépassant notre entendement.
Liberté et incertitude
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- Version n° 9 du 14-10-2024
La liberté implique la possibilité de choisir entre des options différentes … ce qui peut être générateur d'incertitude, et même d'angoisse, de se tromper. Lorsqu'on n'a pas le choix parce que contraint par une force extérieure, cela peut être confortable : on se laisse conduire, mais il faut savoir par qui …
Par ailleurs, Theillard de Chardin a bien identifié que, par suite de tout notre environnement et notre histoire (les habitus), "nous ne sommes libres que par l'extrême pointe de nous-même".
Nombre de philosophes ont réfléchi à la coexistence de la liberté et du déterminisme conséquence des lois de la nature (la théorie standard à ce jour est déterministe avec une part d'aléatoire genre proto-liberté) : Aristote, Thomas d'Aquin, Spinoza, Gide, Sartre, … avec des conclusions non péremptoires sur l'existence ou non du libre arbitre de l'homme. Kant est celui qui donne l'analyse me convenant le mieux :
- lorsqu'un événement est la conséquence directe et inéluctable d'une loi de la nature, elle est le fruit de "causes" inévitables et il n'y pas liberté,
- lorsqu'une situation permet à l'intelligence de lui imaginer des évolutions différentes selon la décision que nous prendrons, cette dernière est alors la conséquence de la "raison" et il y a libre arbitre pour exercer un choix. Pour exercer le libre arbitre, on appelle la raison pour choisir, puis la volonté pour agir en conséquence.
Certes, on joue un peu sur les mots, mais les deux types d'évolution sont bien clarifiés. Cependant, cela ne nous dit rien de la façon dont les "raisons" trouvent leur autonomie par rapport aux "causes" qui sont présentes à ce moment-là : je reste sur ma faim même si la mécanique quantique entrouvre une porte.
Peut-être peut-on dire que si la liberté découle de l'Amour qui ne peut imposer, elle doit, elle aussi, … rester libre, n'être niée : mystère !
L'incertitude peut être une conséquence de la liberté qui n'existe en plénitude que lorsqu'on se trouve à devoir choisir entre des options équivalentes.
Elle peut aussi résulter d'un face-à-face avec l'inconnu comme l'avenir.
Elle peut même découler d'une situation déterministe, mais dont l'évolution présente une part d'imprévisible comme celle que l'on rencontre en mécanique quantique pour le changement d'état des particules ou en mathématique avec l'équation logistiques dans certains de ses paramétrages : la connaissance du passé ne permet pas de prévoir l'avenir.
L'incertitude peut générer de l'angoisse, mais elle n'est pas toujours synonyme d'insécurité. Par contre, elle demande de rester vigilant pour détecter les premiers signes de sa clarification et ouvert pour s'adapter à la nouvelle réalité qui en résultera.
L'univers est en évolution continue avec suffisamment de facteurs l'influençant pour que l'avenir réserve des surprises : le changement est continu et il ne faut pas s'enfermer dans une vision statique.
En conclusion : l'amour est mère de la liberté qui génère l'incertitude donc le doute qui sont surmontés par la conviction issue de l'intuition et de la volonté.
Mes trois ordres
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- Version n° 6 du 14-10-2024
Pascal identifie trois ordres qui ne se mélangent pas : le matériel, l'intellectuel et le spirituel.
Matériellement, j'ai réussi, au moins financièrement sinon en termes de pouvoir autre que d'influence, au-delà de la moyenne, mais je n'y suis pas vraiment attaché … tout en en profitant (d'une manière pondérée, j'espère).
Intellectuellement, ma curiosité pour ce que j'ignore explique la diversité des sujets que je cherche à mieux cerner par ma raison basée sur la connaissance et la logique. La multitude des sujets étudiés par la presque centaine de MOOC suivis ou des thèmes abordés dans ce document en sont l'illustration.
Spirituellement : j'espère que j'y suis vraiment investi profondément : je réfléchis et m'exprime beaucoup aux frontières de la théologie et de la raison.
Absolutisme et relativisme
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- Version n° 7 du 14-10-2024
L'affirmation relativiste "Il n'existe pas de vérité absolue" et son inverse "Il existe des vérités absolues" méritent d'être nuancées.
Le relativisme pose une affirmation sur la base du constat que, par exemple, la morale varie selon les cultures, mais cela ne démontre pas qu'il n'y a pas, au niveau supérieur, des bases communes … que l'on n'a pas (encore ?) identifiées.
La même remarque s'applique à la déclaration inverse : chaque fois que des opinions différentes sont plausibles, on ne peut trancher.
En outre, dans de nombreux domaines, si nous sommes libres, il est normal que le choix entre équivalents s'impose.
En philosophie, lorsqu'une vérité est présentée comme une certitude, un dogme, je pense qu'il ne s'agit plus de … philosophie.
En science, le propre de la connaissance est de mieux cerner ce que l'on ne connait pas : il reste encore à découvrir. Préciser que les explications présentées “ne sont que le fruit des connaissances actuelles“ est une sage précaution.
En religion, il est compréhensible que des opinions, face aux mystères de la vie, soient présentées comme des vérités absolues (c'est le domaine de la foi d'y adhérer), mais il faut admettre que d'autres puissent exprimer des dogmes contradictoires … et on retombe dans le relativisme !
Dans tous les cas, il faut travailler à identifier et clarifier les postulats et analogues sur lesquelles reposent les affirmations : la vérité absolue existe peut-être – probablement – sans doute, mais elle est indémontrable, sinon la liberté disparaît.
Pour finir, un théorème de mathématique, science peu sujette au doute, : celui de Gödel qui démontre qu'il y a des propositions indécidables : une certitude … relativiste !
La liberté est absolument … relativiste !