Les animaux les plus évolués sont dotés d'une conscience qui leur permet d'évaluer la situation dans laquelle ils se trouvent et d'agir en conséquence. L'homme est capable d'appliquer ces analyses à lui-même par une conscience réflexive pouvant concevoir des concepts. Il ne semble pas que les primates supérieurs en soit dépositaire même s'ils peuvent conduire des raisonnements un peu complexes.
La pensée englobe le fruit des réflexions de la conscience, mais inclut aussi toute une série d'idées plus spontanées non raisonnées dans lesquels on va trouver la créativité, la poésie, la rêverie, l'intuition…
Les hommes ont inventé des signes pour les partager entre eux d'une manière totalement abstraite au travers du langage. Les petits enfants et des animaux peuvent en percevoir le sens sans en comprendre le raisonnement.
La consultation des dictionnaires montre que les mots pensée et idée ont des connotations multiples avec des renvois de l'un vers l'autre et réciproquement.
Lorsqu'on interroge un moteur de recherche avec l'expression "d'où viennent nos pensées", on trouve une série de références sur le fait que les études sont nombreuses sur les liens entre le fait de penser et une activité neuronale électrique simultanée du cerveau.
Mais on ne sait pas qui est le déclencheur de ces phénomènes. Il n'y a donc aucune réponse directe à notre question.
Penser est un processus psychique à l'issue duquel des images, des idées, des illustrations, des perceptions, des ??? se présentent à notre conscience afin de lui permettre, en élaborant une synthèse, de mieux connaître, voire comprendre le sujet en cause.
Ces pensées sont basées sur des phénomènes issus de nos sens, soit dans l'immédiat, soit en fouillant dans la mémoire.
Types de pensées
Une analyse des phénomènes liés à la pensée permet d'en identifier trois types :
- Des pensées spontanées, soit sous forme de sorte de flashs, qui s'enchainent sans lien logique évident, un peu comme dans un rêve, soit de type obsessionnelles, comme une chanson qui trotte dans la tête.
Des décharges chaotiques dans le cerveau peuvent générer des pensées non identifiables. Mais d'autres peuvent s'enchainer comme dans les rêves sans atteindre le stade de la conscience et sans laisser de traces dans la mémoire. Plusieurs pensées peuvent même se présenter simultanément à la conscience. - Des pensées réfléchies déduites, lors d'un raisonnement complexe, de ce qui précède.
A partir des phénomènes générés par nos sens puis enregistrés dans notre mémoire, notre conscience peut tenter de les assembler petit-à-petit pour constituer un ensemble plus cohérent, voire en faire émerger un sens complémentaire ou mieux formulé.
Un exemple : dans les mots croisés, notre cerveau reçoit deux informations, une définition biaisée et quelques lettres. Une pensée réfléchie va les mixer pour faire apparaître l'idée du mot caché. -
Des pensées fulgurantes qui surgissent brusquement en provoquant une compréhension nouvelle d'une interrogation plus ou moins formulée.
Parfois, il arrive que surgisse brusquement une pensée qui assemble d'un seul coup un large pan d'un sujet : une sorte d'illumination.
Le fameux "Eurêka" d'Archimède en est une illustration. C'est une intuition qui va s'éclaircir en la passant au crible de la pensée réfléchie.
D'expérience, les pensées réfléchies et fulgurantes surviennent souvent lorsque notre cerveau est détendu avec une légère orientation vers le sujet en cause, l'esprit est ouvert, un peu flottant, mais attentif : pas une réflexion profonde, une sorte de rêve semi-éveillé, une mise en second plan de la conscience. Elle peut ainsi surgir lors d'une méditation.
Son apparition peut aussi être le fruit d'une discussion avec un tiers dont une remarque pourra servir de détonnateur.
Qui a des pensées ?
C'est une propriété de l'âme animale, mais probablement pas de tous …
Elles apparaissent chez l'être humain, mais aussi, sans doute, chez d'autres êtres vivants, mais pas dans une cellule vivante sans nerf ou même, par exemple, une huitre avec un système nerveux très sommaire. Il y a une discontinité au sein du développement de l'âme animale.
Ceux dotés d'un système nerveux diffus me paraissent exclus. La présence d'un système nerveux central est alors nécessaire, mais ne faut-il pas, en outre, un certain développement du cerveau ?
Que des animaux évolués aient des pensées, cela parait une évidence (les chats rêvent), mais où est la frontière : mystère !
Quelle en est la cause ?
Lors d'un réflexe, la réaction précède la prise de conscience : c'est l'activité neuronale qui a, dans un deuxième temps, déclenché la pensée.
Lors d'une réaction instinctive, il doit en être de même.
L'apparition de la pensée est le premier pas dans la vie intellectuelle, dématérialisée. Lorsque l'on atteint les préoccupations eschatologiques, on entre dans la vie spirituelle.
Dans l'état de mes connaissances, je penche pour les réponses suivantes :
- Les pensées fugaces sont le résultat d'une propriété de l'âme animale. Elles sont déclenchées par d'infimes variations de l'environnement qui perturbent les connections électriques entre les 100 milliards de neurones de notre cerveau.
Les animaux partagent cette capacité. - Les pensées réfléchies résultent de l'activation de l'esprit dont sont dotés les humains (ce que j'appelle la pensience).
- Les pensées fulgurantes pourraient-elles alors être, parfois, le signe d'une intervention du Paraclet ?
Pourquoi ne pas imaginer que, selon les cas, c'est un bouleversement électrique qui est le déclencheur et dans d'autre une pensée volontaire qui initie leur enchainement ?
Cela me parait être le cas lorsqu'on réfléchit à la mémoire, qui stocke un évènement sous forme d'un réseau de neurones habituellement "éteint" (?), mais pouvant être "rallumé".
Lorsqu'on recherche un souvenir et qu'il nous revient en mémoire, je pense que c'est la pensée qui est le briquet.
Lorsque l'image d'un instant du passé s'impose brusquement à notre conscience, j'imagine que c'est une impulsion parasite (électrique ?) qui en est l'initiatrice.
Une remarque pour terminer : la science est un sous-ensemble de la raison qui elle-même l'est de la pensée.