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Lors de l'arrêt de la vie – la mort – l'organisme cesse de puiser dans son environnement énergie et matière pour se maintenir vivant. Sa propre matière devient alors une ressource pour d'autres organismes vivants ou un simple écroulement de molécules trop complexes et en contradiction avec le deuxième principe de la thermodynamique.

Cet arrêt de la vie se fait d'abord au niveau de l'individu lui-même, puis à celui des organes, enfin des cellules. Certains de ces organes peuvent survivre longtemps lors d'une greffe et je me demande pourquoi certaines cellules, lors du processus dit de décomposition, ne pourraient pas s'incorporer tel quel dans d'autres organismes vivants.

Cette décomposition est habituellement dénommée corruption des corps et perçue comme une horreur, une déchéance, voire une punition : c'est une erreur ! Il s'agit de la simple poursuite de l'évolution de l'univers vers plus de stabilité thermodynamique à laquelle la vie est un défi.

Les molécules qui forment le corps-matière d'un être humain n'ont rien de spécifique. Il s'en accumule lors de la croissance de l'enfant, il s'en disperse tout au long de la vie. Les molécules font temporairement partie d'une architecture qui présente les caractéristiques de la vie, mais elles-mêmes ne le sont pas.

Le corps ressuscité de Jésus ou de Marie (lors de ses apparitions) ne semblent plus formés de molécules, mais constitués d'une autre substance qui peut se rendre perceptible d'une manière sélective, apparaître dans des espaces clos, ne pas être reconnaissable, …

Lors de la transfiguration, Moïse et Elie semblent déjà disposer de leur corps ressuscité : faut-il comprendre que la venue de Jésus dans la gloire, se situant au-delà du temps et de l'espace, se produit pour chacun au moment de sa mort ? N'en sera-t-il pas de même pour nous ?

Pour la disparition du corps "moléculaire" de Jésus, voire de Marie, faut-il imaginer un processus inexpliqué de dispersion accélérée de leurs corpuscules dans le milieu environnant ?

On se félicite lorsqu'un saint ne connait pas la putréfaction, mais est-ce ainsi qu'il faut imaginer la résurrection ?